FAIT DU SOIR A Codolet, la passion de la coiffure se transmet de mère en fille
Du collège à l’âge adulte, Florence Gay a toujours coiffé. Que ce soit des camarades de classe ou des collègues pendant la récréation. Ce métier lui était prédestiné. La route a été longue mais pendant quatre ans, son rêve d’avoir son propre salon s’est réalisé.
Une touche de soleil, un petit village qui s’appelle Codolet, des cheveux bien coiffés et un rêve d’enfant devenu réalité. En villégiature de quelques jours dans le coin, Florence Gay a remarqué qu’il n’y avait pas de coiffeur dans le village : « Je me suis dit, qui ne tente rien, ne gagne rien et puis je me suis lancée ». Le sourire au coin des lèvres, la femme de 39 ans originaire du Nord-Pas-de-Calais se replonge dans les souvenirs d’il y a quatre ans et demi. Une main sur son menton et l’autre soutenant son coude, elle dit : « Je suis venue ici pour le soleil surtout », dit-elle. Tout s’est passé assez vite : la mairie a été très réactive, les locaux ont été trouvés rapidement et l’aventure « TOP coiffure » a rapidement commencé. Sa région natale ne lui manque pas. Elle répète à l’envi : « La seule chose que je regrette, c’est de ne pas être partie plus tôt. »
Pour écrire ce nouveau chapitre, elle a emmené sa fille de 17 ans, Mandy : « On est tout le temps ensemble et on a la même passion », assure sa maman. Son aînée étudie et partage le salon avec sa mère depuis deux ans. Toujours en regardant ce qu’elle fait, la maman prend le temps de suggérer quelques conseils : « Notez bien le sabot pour monsieur, ce sera plus facile la prochaine fois. CAP coiffure en poche et officiellement dans la profession, la jeune fille poursuivra ses études l’année prochaine avec un brevet professionnel toujours en alternance aux côtés de sa mère. En parlant de Mandy, Florence s’adresse calmement à un client : « Ma stagiaire préférée, je peux prendre ma retraite, c’est tout. »
Un long chemin qui n’a étonné personne

Si Mandy s’est immédiatement tournée vers la coiffure, le parcours de Florence Gay a été beaucoup plus courbe : DUG, LCE espagnol, BTS trilingue, travail dans la vente… Sans emprunter le chemin classique du commerce, l’entrepreneuse ne lâche rien pour arriver au bout. . Quand elle était plus jeune, ses professeurs ne lui permettaient pas d’accéder au salon de coiffure du CAP, à leurs yeux elle n’avait pas le niveau. « Cela m’a juste fait perdre mon temps », se lamente-t-elle.
A 27 ans, alors qu’elle travaille chez Darty, elle demande à son patron d’accéder à la formation Fongecif. « Il ne m’a pas demandé dans quel domaine, c’était évident. » Toujours à son poste à la quincaillerie, elle jongle pendant trois ans entre son travail, l’école et le salon de coiffure. « Ce n’était pas facile, mais quand on aime… », balbutie-t-elle, faisant allusion à la fin de la phrase.
Triple médaillée d’or aux concours de coiffure régionaux de Cambrai et Calais

Une fois sa formation terminée, l’ancienne vendeuse se retrouve projetée dans le monde de la coiffure. Florence Gay débute sa nouvelle carrière dans le Nord-Pas-de-Calais, sa région d’origine. D’abord dans des salons, puis dans des clubs de danse où elle coiffe une trentaine de danseuses pour des soirées. « Ah oui, je me souviens, sa fille intervient dans le processus de coiffage du monsieur d’à côté. Je t’aidais à peigner et boucler tous les cheveux des filles. »
Après avoir multiplié les expériences, elle s’installe à son compte comme coiffeuse à domicile. C’est là que le chignon entre en jeu ! Une coiffure qu’elle pratique depuis l’enfance, et pour laquelle elle a le talent. Sans jamais prendre de cours particuliers, elle a développé ses connaissances grâce à son imagination et sa pratique. Le chignon lui permettra d’aller loin pour être triple médaillée d’or aux concours régionaux de coiffure de Cambrais et de Calais. Un brin de notoriété qui fait la fierté de Florence et sa fille, même si elle trouve un vrai bonheur dans le backcombing, le curling et le tressage.